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Altered Carbon. Rencontre avec Richard Morgan, l’auteur du roman

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Netflix a fait sensation, le 2 février 2018, en diffusant la saison 1 de sa nouvelle série, Altered Carbon. La production, digne d’un blockbuster, nous livre un univers visuel cyberpunk à couper le souffle. Mais à l’origine, Altered Carbon est un roman écrit par l’écrivain américain Richard K. Morgan et publié en 2002. En France, l’ouvrage paraît un an plus tard, sous le titre Carbone Modifié chez Bragelonne. Entre transferts de conscience, bioaugmentations, intelligences artificielles… Ce techno-thriller plein d’adrénaline divertit autant qu’il questionne. Anticipation a rencontré l’auteur lors des Utopiales 2017.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans le mouvement cyberpunk spécifiquement ?

La science-fiction a toujours été mon premier amour. J’ai lu beaucoup de choses, mais je revenais toujours à un moment ou un autre à la SF. À la fin des années 70, j’ai eu un déclic lorsque j’ai lu les nouvelles de William Gibson. Il a réussi à intégrer une ambiance de roman noir dans la SF. Au même moment, Blade Runner est aussi arrivé. J’ai tout de suite su que c’était ce que je voulais écrire et comme ça que je voulais l’écrire. Il m’a ensuite fallu environ douze ans avant que j’arrive à être publié.

Aujourd’hui, la technologie est partout dans nos vies. Dans Carbone Modifié vous parlez beaucoup de la modification des corps humains et de transhumanisme. Pourquoi avoir choisi ce sujet ?

Je ne dirais pas que je l’ai choisi, mais qu’il m’a choisi. Je pense que quand on lit beaucoup de science-fiction on s’accoutume très tôt à ces concepts. Dans les années 70, ils étaient d’ailleurs déjà beaucoup dans l’actualité, on parlait de la cybernétique. À ce moment-là, c’était très « métallique », au sens où il était question de bras robotiques pour remplacer des membres perdus. Petit à petit, au cours des années 80, c’est devenu une vision plus organique, avec cette idée d’intégrer en nous des machines qui ressembleront davantage à un organe humain qu’à une véritable machine. C’est un domaine fascinant, ça l’a toujours été.

Image tirée de la série Netflix.

« Carbone Modifié » vient d’une dispute que j’avais eu avec un bouddhiste sur la justice et la réincarnation. Il essayait de me convaincre que si l’on souffre dans cette vie, c’est que dans une vie antérieure on a fait quelque chose de mal. Je n’arrivais pas à voir la justice là-dedans, car pour ma part, si je ne me souviens pas de mes vies antérieures, je n’ai pas fait ces choses. On n’a jamais résolu ce différent entre nous. Mais c’était une question qui m’intéressait beaucoup : dans quelle mesure peux-tu être responsable pour des crimes dont tu ne te souviens pas ? Des crimes que la personne que tu es n’a pas commis ?

C’est l’idée d’avoir perdu une copie de ta personnalité, et que ta nouvelle copie ne se souvient pas de ce qu’elle a fait auparavant. Quel genre de responsabilité morale déborde sur cette seconde personnalité ? Et comme je suis très matérialiste, l’idée ne s’est jamais présentée à moi d’explorer ça au travers d’histoires de fantômes ou de choses surnaturelles. Pour moi, l’idée de la technologie était évidente. Traiter cela sous la forme de remplacement de corps et de digitalisation de la conscience humaine pour la remettre dans de nouveaux corps, c’était une bonne façon de poser cette question fondamentale.

Ces concepts de digitalisation de l’esprit, de cybernétique, etc… Ils vous effraient ou ils vous fascinent ? 

Le futur est toujours effrayant, parce qu’on ne sait pas de quoi il sera fait. Mais la chose dont il faut se souvenir, c’est que les enfants qui grandiront dans ce futur ne seront pas effrayés par lui. Pour eux ce sera normal. J’ai une arrière-grand-mère, qui est née avant le tournant du XXe siècle, et elle était terrifiée du téléphone. Elle n’est jamais devenue à l’aise avec ce téléphone, elle n’a jamais vraiment assimilé l’idée que quelqu’un pouvait « entrer dans ta maison », faire sonner cette machine et que si tu le décroches tu entendras sa voix… elle a appris à l’utiliser, bien-sûr, mais c’est tout.

Je pense que, de façon similaire, chaque génération doit faire face à un ensemble de nouvelles technologies, de progrès, qui lui fait peur parce que c’est nouveau, frais, que cela apporte des questions que nous n’avions pas à affronter auparavant. Il y a toute une génération de gens qui grandissent avec ça, et pour eux ce sera normal, ce sera une part de leur environnement, donc ils vont s’en accommoder.

Oui, parfois le futur me fait peur, mais je suis âgé, j’ai 52 ans et je suis sûr que cela ne va pas effrayer mon fils ni les gens de sa génération.

Le mouvement cyberpunk est très pessimiste à l’égard du futur, contrairement à la SF des années 1950. Pensez-vous qu’il y ait une place pour une « utopie transhumaniste » ?

Je pense que le transhumanisme ne pourra résoudre aucun de nos problèmes fondamentaux, et notamment celui de faire avec ce que l’on est en tant qu’espèce, en tant qu’humains. Peut-être pouvons-nous modifier qui l’on est, en tant qu’humains, et nous transformer en une autre espèce… mais tous les progrès que j’aborde, transhumanisme compris, souffrent du même problème fondamental : ils sont détenus et gérés par des êtres humains.

Donc, évidemment, le transhumanisme permettrait de vivre beaucoup plus longtemps, de remplacer des parties du corps vieillissantes, ou même de faire pousser de nouveaux corps… mais qui aura accès à ça ? Les gens riches. Donc qu’en est-il des plus pauvres ? Ils n’y auront pas accès. C’est comme ça que les êtres humains fonctionnent. Jusqu’à ce que l’on trouve vraiment un moyen de résoudre ce problème, on n’aura jamais d’utopie, car nous ne sommes pas conçus pour l’utopie. Nous sommes conçus pour vivre dans un environnement très difficile de type « bas-toi ou tu meurs », nous portons ça en nous.

Image tirée de “Altered Carbon” sur Netflix.

Donc, si nous le voulions, nous pourrions éliminer la faim et la maladie sur la planète entière. Aucun enfant ne devrait mourir de faim. Nous pouvons faire ça, nous avons déjà la capacité technologique de le faire, mais nous ne l’avons pas encore fait. C’est ce que nous sommes en tant qu’espèce, c’est notre problème. Si nous pouvons faire face à ce problème, nous pourrons peut-être vivre dans une utopie. Mais d’ici là, il importe peu quelle technologie se présente, cela ne changera pas comment le monde fonctionne. Cela doit venir au travers d’un changement social.

Donc vous ne pensez pas que la technologie permettrait de générer plus d’égalité ?

Non. La technologie rend certes cela plus facile. C’est toujours plus simple d’être généreux quand on est riche. Les sociétés occidentales sont devenues très riches, très prospères. Personne ne meurt de faim à l’Ouest. Enfin, il y a des personnes sans-abris, mais c’est un problème que l’on tente de résoudre en tant que société. Si on retourne dans le temps, même cent ans en arrière, ce n’était pas une question de société, des gens mourraient de faim et vivaient dans la rue toute leur vie, et on n’en avait cure, c’était une norme. La technologie nous permet d’améliorer les conditions de vie. Mais le problème demeure.

Il est possible d’avoir une meilleure société. Je ne sais pas pour vous, mais je suis bien plus heureux de vivre maintenant que je ne l’aurais été de vivre en 1970, par exemple. Mais on n’aura jamais une utopie, parce que l’utopie exclut tout type de problématiques humaines… Or, nous sommes une espèce problématique. On vit dans une société extraordinaire selon les normes de nos ancêtres. Cela pourrait être beaucoup mieux et j’espère que, progressivement, cela va devenir mieux. Mais je pense que l’idée d’une utopie comprend mal qui nous sommes : c’est l’idée que nous pourrions, à travers quelques trucages technologiques, changer soudainement nos plus basiques instincts… mais non, nous ne changerons pas ça.

Je suis un père à présent, et je ferais tout pour mon enfant. Cela inclut probablement des choses illégales. Et évidemment je vais essayer de lui léguer tous mes succès dans la vie. Il aura une fortune imméritée, un succès immérité, qui lui seront donnés. Simplement parce que c’est mon fils. C’est objectivement injuste. On ne peut changer ça. Les communistes ont essayé de changer ça, dans une tentative pour écarter les connexions émotionnelles personnelles, pour mettre fin aux idées de loyautés tribales, familiales, de nationalisme, tout cela… Mais cela fait partie de qui nous sommes. On ne peut les écarter. Et si on le pouvait, on aurait quelque chose qui n’est pas humain. On peut avoir une utopie, mais on ne peut pas avoir d’humains qui vivent dans cette utopie, et ça, c’est quelque chose qui me paraît même plus effrayant que n’importe quel autre futur auquel je peux penser.

Donc toute utopie serait une dystopie en puissance ?

Oui. Enfin, je ne veux pas sembler trop négatif, parce que je pense que le problème est que, surtout de nos jours, nous voyons tout de façon binaire. Donc ça doit être soit une utopie, ou une dystopie. Mais ça n’a jamais été le cas, et ça continuera à ne pas être le cas. De façon générale, la vie sur Terre semble s’améliorer pour les êtres humains (bon, pas autant pour les autres espèces). C’est un processus qui, même s’il ne donne pas de garanties, procure quelques raisons d’être optimiste. Mais ce n’est pas réaliste de penser que nous allons nous réveiller dans dix ans dans une société sans crimes, sans injustices.

Image tirée de la série Netflix.

Concernant les crimes contre les femmes, par exemple, je suis plutôt convaincu à ce stade que la misogynie est inscrite dans nos gènes, que nous sommes nés avec un sens inné de l’infériorité des femmes, qu’elles peuvent être utilisées. On doit combattre ça, toutes les générations doivent combattre ça, mais ça ne disparaîtra pas. Toute féministe sait que les réactions violentes contre ce qu’elle prône continuent toujours de revenir. Je ne pense pas que ce soit la société, je pense que c’est solidement ancré dans ce que nous sommes. Nous grandissons et nous naissons avec l’idée qu’il est normal que les forts dominent les faibles, parce que c’est ce que la nature nous apprend, c’est ce que le monde est. Les femmes sont physiquement plus faibles que les hommes, donc elles sont, par définition, plus faciles à contrôler. Je pense que c’est ce que nous sommes comme espèce. On se bat contre ça constamment, il faut en permanence rééduquer, tenter de construire une société qui remet ça en cause.

C’est la même chose avec l’impérialisme et l’esclavage : c’est ce que les êtres humains font. Le colonialisme et l’impérialisme ne sont pas des phénomènes récents. Selon la vision marxiste, c’est quelque chose que les empires européens ont fait au cours des derniers siècles, mais ce n’est pas le cas. Avant que les puissances européennes soient impérialistes, il y avait d’autres puissances impérialistes. Les Britanniques ont pris le pouvoir en Inde, qui était sous domination des empereurs Mughal qui venaient également de loin pour le dominer. Aujourd’hui, l’esclavage est vu à travers le prisme de l’esclavage africain-américain. Mais c’est en fait un problème humain général. Ça a toujours existé et a touché différentes sortes de personnes. Selon moi, c’est quelque chose qui fait partie de nos gènes. Je pense tout simplement que nous sommes des singes violents. Des singes violents et sexistes. Et on doit combattre ça. On essaye constamment de le refouler. C’est tout l’enjeu de la civilisation, de créer quelque chose de meilleur. Mais il faut être conscient des limites. On ne peut pas juste dire : « demain nous serons tous des anges ». Cela n’arrivera pas. C’est un processus lent et douloureux. Je le dis particulièrement pour les féministes. Cela ne s’arrête jamais, vous ne gagnerez jamais ce combat. Il faut combattre le sexisme à chaque génération. Sinon on perd la partie.

On voit ça en ce moment, on voit une tentative pour remettre en cause les avancées féministes, les droits des femmes. Cela va continuer à arriver, je ne pense pas que ça va disparaître. Parce que je pense que c’est ce que nous sommes génétiquement.

Pour retourner à vos livres, quels genres de projets avez-vous maintenant ?

Je finis actuellement un roman de science-fiction, très similaire de ceux que j’ai écrit auparavant. J’ai passé ces dernières années à écrire de la fantasy et je reviens aujourd’hui à la SF. Je finis un livre dont l’intrigue se déroule sur Mars, 200 à 300 ans dans le futur. C’est très dystopique, je dois l’admettre. Les gens qui ont aimé les romans de Takeshi Kovacs (personnage principal de Carbone Modifié, NDLR) et qui ont aimé Black Man se sentiront très à l’aise dans ce monde, qui est très violent et avec beaucoup d’action. Ce livre parle également de qui nous sommes et de comment nous allons changer si nous allons coloniser un autre monde.

Vous traitez dans vos livres de toutes ces problématiques, de votre vision de l’espèce humaine. Est-ce que c’est une façon de faire réfléchir les lecteurs et, peut-être, initier des changements ?

C’est une idée sympathique, et j’aime à penser que oui. Mais, selon moi, le problème est qu’en règle générale un livre ne change pas les gens. La dernière fois qu’un livre a réussi cela serait peut-être « La Case de l’oncle Tom », il y a plus d’un siècle et demi. Mais généralement un livre ne change pas les choses, même dix livres ne changent pas les choses. On peut faire partie d’un processus général, à la limite. Si tous les livres envoient à peu près le message que l’on devrait traiter tout le monde de façon égale, que les femmes et les hommes devaient avoir les mêmes droits, que l’esclavage est une abomination… si l’on renforce constamment ce message, on peut faire partie d’un mouvement qui, je l’espère, accomplira quelque chose. L’art permet de faire ça.

Je me soupçonne en fait d’écrire dans le cadre d’une sorte de thérapie. J’écris pour exorciser mes frustrations et impulsions violentes. Quelqu’un m’a dit un jour qu’apparemment Ian Flemming a été conseillé d’écrire les romans de James Bond comme une thérapie, « pour que ça sorte ». En les lisant, on peut le voir. Je ne crois pas être aussi dérangé que Flemming, mais oui, il me semble quec’est une forme de catharsis d’évacuer certaines choses sur lespageset d’essayer de faire quelque chose avec. J’écrisunlivre pour me sentir mieux. Appelez ça de la thérapie, de l’expression individuelle… Peut-être que j’essaye aussi de faire que les gens m’écoute, ce serait sympathique. Mais en fin de compte je pense que c’est un voyage personnel et on espère juste que les gens vont lire ce qu’on a écrit et se dire « ça, c’est un voyage que j’aimerais faire ».

Est-ce que finalement les lecteurs ne prennent-ils pas ce qu’ils veulent du livre que vous leur avez donné ?

Oui, un livre écrit avec un message clair, « c’est la façon dont vous devez vous comporter » ou « ce genre de choses devraient arriver », c’est un livre de mauvaise science-fiction. C’est un projet non fictionnel pour un écrivain que d’écrire un livre sur comment nous devrions nous comporter politiquement. La fiction doit être divertissante. On a besoin de s’identifier au personnage, d’apprécier le récit. C’est comme une attraction de fête foraine, on se laisse emporter. Mais il est vrai qu’on essaye d’apporter de la couleur au récit avec notre propre sens des choses, et de ce point de vue tous les écrits sont politiques. Pas parce qu’on choisit de les rendre politiques, mais parce que tout le monde a des opinions politiques, même si c’est la politique du statu quo. Souvent, les gens disent que tel livre n’est pas politique, mais il l’est. C’est juste que ses hypothèses sont partie intégrante de la façon dont tout le monde suppose que les choses sont. Elles paraissent invisibles, mais les opinions politiques sont toujours là.

Tout le monde prend quelque chose de différent d’un livre, on ne peut attendre que le livre soit toujours lu de la même façon. J’ai eu des gens qui ont lu mes livres et en ont sorti des choses auxquelles je n’aurai pas pensé. Parfois j’en suis très content : « c’est cool, je n’avais jamais pensé à ça ». À d’autres moments, c’est plus : « comment est-ce possible que vous croyiez ça ? » Mais on ne peut pas contrôler ça. Et c’est bien, parce qu’on espère toujours que les gens vont y relever quelque chose de plus que juste l’histoire. Mais si tout ce qu’ils y trouvent est l’histoire, ça me va très bien aussi.

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Anticipation N°3 : voici les entretiens au sommaire

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Que peuvent nous dire les nouveaux mondes qui émergent après la fin du monde ? Cette question remet d’emblée en question la notion même de fin, portant le focus sur l’« après ». Que pouvons-nous trouver en regardant au-delà du chaos apparent de la fiction post-apocalyptique, pour y chercher les formes de renouveau et d’espoir qu’elle dépeint, les messages qu’elle adresse à notre présent ? Nous avons pris ces œuvres comme un laboratoire de pensée, tout en allant chercher aussi des clés dans la science et l’histoire. Comment l’humanité perçoit-elle son avenir et son champ des possibles ?

Voici le sommaire de ce numéro 3, avec les grands entretiens qui structureront cette nouvelle enquête dans les futurs possibles.


Partie 1 : « dépasser la fin du monde »

Les récits post-apocalyptiques ne sont pas tant des récits de la fin ni de l’apocalypse, que des récits de l’après. Des récits d’un nouveau monde naissant. Comment se distinguent-ils d’une approche purement apocalyptique ? Introduction avec Elisabeth Vonarburg, écrivaine.

LES ENTRETIENS :

  • Yannick Rumpala

Chercheur spécialisé du thème “science-fiction et politique”. Quel est l’imaginaire véhiculé par les récits post-apocalyptiques ?

  • Natacha Vas-Deyres

Chercheuse spécialiste de la science-fiction française. Quelles sont les particularités du post-apo français ? Et si ces récits étaient finalement proches du genre utopique ?

  • Ketty Steward

Romancière et poétesse française. » Et si les débats sur la fin du monde étaient finalement une occasion de changer d’angle et d’échelle ? Et si c’était aussi un tel changement de perspective que pouvait apporter la SF avec les mondes post-apocalyptiques ?

  • Manouk Borzakian

Géographe, auteur de Géographie Zombie. Il évoque le cinéma post-apocalyptique — de La Route à Mad Max — à travers la perception moderne de nos habitats et de notre rapport aux autres.

  • Brendan McCarthy

Coscénariste de Mad Max Fury Road. Des coulisses du film et à sa portée, comment ce 4e opus renouvelle la licence Mad Max avec des thématiques écologistes, féministes, et davantage d’espoir.

Partie 2 : « notre humanité mise à l’épreuve »

En retirant toutes les structures qui forment notre société, les mondes post-apocalyptiques mettent l’humanité à nu — et donc à l’épreuve, livrant un miroir critique de notre époque. Introduction avec Elisabeth Vonarburg, écrivaine, Jannick Tai Mosholt, showrunner de The Rain, série post-apocalyptique danoise sur Netflix.

LES ENTRETIENS :

  • Mamytwink

Youtubeur, explorateur urbain, réalisateur d’un documentaire sur Tchernobyl. Il nous plonge dans sa visite de ce lieu post-apocalyptique bien réel.

  • Peng Shepherd

Romancière américaine (Le Livre de M). Comment nos liens humains pourraient-ils substituer si la société s’effondre ?

  • John Gonzalez

Directeur narratif des jeux vidéo Horizon Zero Dawn, Horizon Forbidden West. Il évoque les coulisses d’écriture de ces jeux, qui s’inscrivent dans un univers post-apocalyptique paradoxalement « optimiste et verdoyant ». 

  • Pia Guerra

Cocréatrice et dessinatrice de la BD Y le dernier homme, dont l’adaptation en série TV est prévue pour septembre 2021. Elle nous explique pourquoi, derrière son genre post-apo, ce comicbook est surtout un récit de renouveau.

PARTIE 3 : « survivre ne suffit pas »

De Station Eleven à The Last of Us, les œuvres post-apo ne décrivent pas seulement des humains qui survivent, mais des humains qui gardent de l’espoir, des envies, des passions. Introduction avec Jannick Tai Mosholt, showrunner de la série post-apocalyptique The Rain sur Netflix.

LES ENTRETIENS :

  • Alexandria Neonakis

Character artist du jeu vidéo The Last of Us Part II. Comment représenter l’humanité dans environnement post-apocalyptique ?

  • Pat Murphy

Romancière américaine (La Ville peu de temps après). Et si les contextes post-apocalyptiques étaient l’occasion de proposer de nouvelles utopies, de nouvelles formes de société, par exemple davantage basées sur les arts ? 

  • Estelle Faye

Romancière française (Un éclat de givre / Un reflet de Lune). L’écrivaine nous parle de son approche du genre post-apo, et pourquoi les arts peuvent être ce qui noue relie, ce qui perdure à toute épreuve même après un effondrement de société.

PARTIE 4 : un rapport à la nature bouleversé

Les œuvres post-apo retirent toutes les structures de la société, et, ce faisant, changent totalement notre rapport à la nature. Les discours sur l’effondrement portent eux aussi une approche différente de la nature. Comment interpréter ces nouveaux récits liés à notre environnement ? Qu’est-ce que la pandémie nous montre d’ailleurs de notre rapport actuel à la nature ? Introduction avec Sara Lewis, biologiste spécialiste de la conservation des lucioles, et Jannick Tai Mosholt, showrunner de The Rain.

LES ENTRETIENS :

  • Monika Kaup

Chercheuse en littérature américaine. Elle évoque les liens entre post-apo contemporain et l’écologie.

  • Francesca Cagnacci

Biologiste. Elle est la cocréatrice du concept scientifique d’Anthropause, désignant l’impact sur la faune de la pause des activités humaines pendant la pandémie Covid-19.

  • Stéphanie Margeth

Survivaliste.

  • Gauthier Chapelle

Cofondateur du concept de collapsologie, ingénieur agronome : il milite pour que l’entraide soit une « autre loi de la jungle », comme base d’une nouvelle société.

PARTIE 5 : « la continuité des mondes »

Des « fins du monde » ont déjà eu lieu dans l’histoire humaine, et les théories de l’effondrement ne parlent pas toujours d’un effondrement brutal, soudain, sans lendemains. Le concept même de « fin du monde » a-t-il donc un sens ? Certaines crises actuelles sont-elles des fins du monde à des échelles individuelles, collectives ? Introduction avec Patricia McAnany, historienne spécialiste de la civilisation Maya et de sa disparition.

LES ENTRETIENS :

  • Pablo Servigne

Cofondateur du concept de collapsologie.

  • Marie Bécue

Avocate, administratrice à Médecins du Monde, experte en protection des droits humains.

  • Alice Baillat

Spécialiste des migrations climatiques au sein de la Division Migration, Environnement et Changement Climatique de l’OIM.

  • Jean-Sébastien Steyer

Paléontologue. L’histoire de la planète est-elle une succession de mondes post-apocalyptiques ? La notion d’effondrement a-t-elle vraiment du sens sur le plan scientifique à de telles échelles ?

PARTIE 6 : qu’implique le renouveau ? 

Partie conclusive, en compagnie de Mary Robinette Kowal, romancière américaine.

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Anticipation sera au Salon du Livre de Paris 2020

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En 2019 puis en 2018, nous avons eu le plaisir de vous rencontrer aux Utopiales, le festival international de science-fiction de Nantes. Puis, début 2020, vous avez été nombreux et nombreuses à venir à notre événement dédié à des « contes de l’odyssée spatiale », à Rennes. Nous voulons multiplier ces rencontres avec vous partout en France, à différentes occasions. Nous sommes donc particulièrement heureux de vous annoncer notre présence au Salon du Livre de Paris, sur l’invitation de Books on Demand, pour une séance de dédicace.

La rencontre aura lieu le dimanche 22 mars 2020, de 16h à 18h, sur le stand P33 tenu par Books on Demand. Des exemplaires du numéro 1 et du numéro 2 seront disponibles. Nous mettrons à jour ce post si nous participons à d’autres événements sur place.

Le salon du Livre de Paris se tient comme chaque année à Paris Porte de Versailles Pavillon 1, Boulevard Victor, dans le 15e arrondissement. L’événement a lieu du vendredi 20 au 23 mars. L’entrée se fait par billetterie, il vaut mieux donc s’y prendre à l’avance et réserver les billets à l’avance. Cette année, l’Inde est à l’honneur.

Si vous souhaitez nous rencontrer à cette occasion mais en dehors du créneau de la séance de dédicace, par exemple pour une interview, n’hésitez pas à nous contacter quelques temps en amont.

Illustration de couverture : Livre Paris 2019

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